Intervention de Damien Meslot

Réunion du 13 novembre 2012 à 17h15
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDamien Meslot :

La France et le Royaume-Uni sont les deux pays qui consacrent le plus fort pourcentage de leur PIB à la défense. On a vu en Libye que l'action conjuguée de nos armées pouvait avoir d'excellents résultats. Comment envisagez-vous à moyen terme la coopération franco-britannique ? Puisque des choix s'imposent, quelle complémentarité concevoir entre les équipements, qui permettrait à la fois d'éviter des doublons coûteux et de maintenir la cohérence de la palette d'outils nécessaire pour garantir notre capacité d'intervention ?

Sir Peter Ricketts. La France et le Royaume-Uni sont en effet les deux pays européens qui ont la capacité et la volonté de projeter leurs forces, si nécessaire, pour protéger leurs intérêts – l'intervention en Libye l'a confirmé. Sur le plan opérationnel, la coopération progresse chaque année, comme l'a montré l'exercice naval conjoint Corsican Lion en Méditerranée, prélude à la création d'une force expéditionnaire franco-britannique. Il s'agit de forces qui se sont entrainées ensemble, qui peuvent être déployées ensemble. C'est un projet précieux qui demande des investissements pour s'assurer de cette capacité à travailler ensemble. L'étape suivante de cette coopération devrait être des équipements communs, ce qui permettrait de réduire les coûts. La troisième étape, à la fois la plus importante et la plus difficile à réaliser, serait que l'un des deux pays accepte d'abandonner l'une de ses capacités, et donc de dépendre de l'autre pays en ce domaine particulier. La pression budgétaire est telle que l'on y viendra, mais cette démarche demande une grande confiance politique et militaire pour s'appuyer l'un sur l'autre, et il faudra définir dans quels domaines une telle approche pourrait être mise en oeuvre, car il n'est pas simple de renoncer à des capacités souveraines.

Pour notre part, parce que nous avons décidé de supprimer nos capacités quant aux avions de patrouille maritime, nous devrons, si besoin est, demander à nos partenaires de nous fournir ce type de moyens. En revanche, la flotte de ravitailleurs Airbus que nous sommes en train de constituer sera sans doute prête plus vite que la nouvelle flotte française. Des partages sont possibles ; le plus important est de renforcer la confiance mutuelle et la connaissance réciproque des deux forces armées, pour pouvoir opérer ces choix.

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