Notre politique familiale prend un tournant insupportable. Elle devient une politique de redistribution, alors qu’elle était une politique de soutien aux familles, mondialement reconnue pour ses excellents résultats.
La mise sous conditions de ressources des allocations familiales ne faisait pas partie des promesses du candidat socialiste en 2012 ; elle n’a pas non plus été évoquée dans le discours de politique générale du Premier ministre. Elle ne figurait même pas dans le projet de loi initial ! La mesure affectera plus de 600 000 familles. Là encore, nous sommes loin du projet du candidat, qui disait qu’il rendrait le quotient familial plus juste en baissant le plafond pour les ménages les plus aisés, ce qui devait concerner moins de 5 % des foyers fiscaux.
Comme mes collègues, je ne peux que rappeler que depuis 2012, ce sont 4,5 milliards d’euros que vous avez pris aux familles : plafonnement du quotient familial, fiscalisation des majorations familiales de pensions, diminution de la prestation d’accueil du jeune enfant.
La mise sous conditions de ressources des allocations familiales va par ailleurs créer une discrimination entre les enfants, et plus généralement entre les familles. Il faudrait resserrer les liens entre les Français plutôt que de contribuer à les diviser.
Enfin, vous semblez une fois de plus oublier que les familles consomment, et que ces baisses d’allocations vont pénaliser notre économie.