Intervention de Gaby Charroux

Séance en hémicycle du 1er décembre 2014 à 16h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2014 — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGaby Charroux :

Monsieur le président, j’ai bien entendu les arguments de notre collègue qui, dans le budget pour 2015, la loi de finances rectificative pour 2014 et la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2015, traque le moindre prélèvement supplémentaire, tout en dénonçant une réduction insuffisante des dépenses publiques.

Or cette façon aussi générale de fustiger l’impôt nous apparaît aussi démagogique qu’irresponsable. Tous les impôts ne se valent pas. Nous regrettons très vivement de voir certains responsables de droite flatter le populisme antifiscal au risque de miner le consentement à l’impôt. L’UMP préconise la réduction drastique des impôts – au prix du relèvement du plus injuste d’entre eux : la TVA – ainsi que la suppression de la contribution à la formation professionnelle, de la contribution au Fonds national d’aide au logement et de la contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie, le tout pour un montant de 10 milliards d’euros.

Toutes ces mesures, et bien d’autres, constituent autant d’attaques en règle contre les mécanismes de solidarité pourtant essentiels à la cohésion sociale.

Votre autre cheval de bataille est la réduction des dépenses publiques. Là encore, vous jouez la surenchère en préconisant 130 milliards d’euros d’économies sur cinq ans. C’est en totale contradiction avec la juste protestation contre la réduction des dotations de l’État aux collectivités locales. Vous savez fort bien qu’il n’est pas réaliste, mais aussi dangereux, de s’engager dans la voie d’une austérité accrue.

Chers collègues de droite, vous ne devez pas seulement sortir des contradictions, mais aussi dire la vérité aux Français. En dénonçant la politique du Gouvernement, vous ne cherchez pas à réclamer plus de justice ou a redresser le pays, mais au contraire à servir les vues de court terme des banques et des grands groupes qui réclament de l’État l’abandon de son pouvoir à leur profit. Nous rejetterons donc votre motion.

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