Madame la ministre, notre pays souffre d’une situation économique désastreuse. Le département du Lot-et-Garonne, où se trouve ma circonscription, n’échappe pas à ces difficultés économiques. L’insuffisance des infrastructures aggrave encore cette situation particulièrement préoccupante.
Le bassin du Villeneuvois-Fumélois est le premier touché par ces difficultés. Il fait partie de ce que l’INSEE a identifié comme un « couloir de pauvreté » en Aquitaine, avec un taux de chômage très élevé. La désindustrialisation frappe de plein fouet le territoire, où les PME et TPE ont beaucoup de mal à survivre, en raison notamment des nouvelles contraintes qui s’ajoutent régulièrement à celles qui existent déjà.
L’une des causes principales de cette situation tient à la position très enclavée de notre territoire. Il est éloigné des principaux axes de circulation et mal desservi par le réseau ferroviaire. Pourtant, les infrastructures de transport sont un élément essentiel de l’attractivité économique.
Une seule ligne de TER traverse notre bassin de vie. Elle existe depuis 1863 : c’est la ligne Agen-Limoges, qui passe notamment par Penne-d’Agenais et Monsempron-Libos. Pendant de nombreuses années, il fut question de réhabiliter les sept kilomètres de voie entre Penne-d’Agenais et Villeneuve-sur-Lot, mais ce tronçon a été fermé. Des engagements avaient été pris dans le sens d’une réhabilitation par les élus socialistes de l’époque, avant d’être reniés en 2009. La voie ferrée a été complètement démantelé, et Villeneuve-sur-Lot reste une sous-préfecture non desservie par le rail.
Sur le tronçon Monsempron-Siorac, malgré les travaux réalisés, la fonctionnement est chaotique et les dysfonctionnements se multiplient, ce qui pèse sur la fréquentation. Comme on vient de le voir avec la question de Mme Imbert, l’État avance sur le projet de LGV Bordeaux-Toulouse : il serait inimaginable de voir disparaître la seule liaison qui existe entre le Villeneuvois-Fumélois et le nouveau tracé de la LGV.
Au delà des infrastructures ferroviaires se pose le problème essentiel des infrastructures routières. La route nationale 21 est notamment en cause. Cet axe, qui relie Limoges à Tarbes, mesure 385 kilomètres. Petit bout par petit bout, depuis des décennies, des aménagements sont réalisés pour sécuriser le tracé, mais ils n’ont jamais été menés de façon globale, dans le cadre d’une réflexion d’ensemble. Il s’agit pourtant d’un axe d’intérêt européen reconnu, même si la France, et on peut le regretter, n’en a pas fait une priorité nationale.
La RN 21 n’a ainsi jamais été inscrite dans le réseau transeuropéen de transport. Les métropoles de Bordeaux et Toulouse souffrent pourtant, chacun le sait, d’un engorgement qui ne fait que s’aggraver, tandis que les axes littoraux franco-ibériques, ainsi que les frontières de Biriatou et du Perthus, sont plus que surchargés.