Intervention de Sandrine Doucet

Séance en hémicycle du 2 décembre 2014 à 9h30
Questions orales sans débat — Projet de de yachts sur le site des bassins à flot du port de bordeaux

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSandrine Doucet :

Madame la ministre, c’est encore une question aux couleurs du Sud-Ouest : à croire que c’est un véritable territoire de projets ! Je souhaite appeler votre attention et, par votre intermédiaire, celle de M. le secrétaire d’État chargé des transports, de la mer et de la pêche, sur les potentialités en termes d’emplois et de développement d’une politique industrielle maritime et fluviale incluse dans les territoires urbains.

À l’échelle mondiale, c’est le Nord-Ouest européen qui concentre encore les flux, dans un contexte de concurrence mondialisée. La France a longtemps occulté cette concurrence, se réfugiant derrière les chiffres les plus spectaculaires de sa puissance maritime, considérés comme résumant sa politique.

Après avoir « maritimisé les esprits », comme le disait le précédent ministre de la mer, peut-être est-il temps de « maritimiser les villes ». Si la France affiche la première façade maritime d’Europe, le développement des potentialités semble surtout se concentrer sur un axe Seine-Nord, à travers le réseau d’infrastructures.

Pour autant, le développement de l’espace maritime et portuaire français ne se limite pas à cet axe européen intégré. À l’heure d’une grande réforme territoriale, il semble essentiel de favoriser le développement d’autres façades maritimes régionales riches en potentialités. Le Sud-Ouest offre ainsi de nombreuses opportunités de développement : la façade maritime, à travers les ports de La Rochelle, Bordeaux et Bayonne, possède des caractéristiques favorables à un développement du paysage maritime en lien avec le territoire, dans une dynamique de « maritimisation », ou de « remaritimisation », des villes.

La question de la concurrence par d’autres façades régionales, notamment la façade marseillaise, a lieu d’être posée, mais Bordeaux possède une potentialité complémentaire à l’offre méditerranéenne : il s’agit du projet de refit, c’est-à-dire de réfection de yachts, sur le site des bassins à flot. Les formes de radoub, ou cales sèches, y sont uniques et offrent des infrastructures adaptées aux projets de refit de yachts de grand volume. En outre, leur adaptation ne nécessite pas de grands travaux pouvant nuire au développement de l’habitat dans le secteur des bassins à flot.

Alors que le projet a trouvé un consensus parmi les acteurs locaux et régionaux ainsi qu’un appui de l’État, son avancement, et notamment son financement à travers le CPER, semble aujourd’hui encore à sanctuariser.

L’activité de refit constitue un potentiel économique fort, notamment à travers le développement de technologies innovantes. Madame la ministre, afin de garantir de façon définitive ce projet, je souhaite connaître les moyens qui vont être dégagés afin d’assurer son financement.

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