Madame la députée Sandrine Doucet, vous abordez un sujet extrêmement important. La réussite des projets portuaires que vous décrivez témoigne bien du démarrage de la « maritimisation » des villes autant que des esprits que vous appelez de vos voeux. Nous conservons en mémoire à ce propos le grand discours de Mme Jacqueline Tabarly, malheureusement prononcé dans des circonstances terribles.
J’évoquerai donc la complémentarité plutôt que la concurrence entre les façades, à l’heure où la part portuaire dans les contrats de plan valorise notre engagement pour ces portes d’entrée du territoire. La concurrence n’est en effet pas une valeur : c’est un fait, tandis que la coopération est importante.
Sur la période 2007-2013, près de 355 millions d’euros d’investissements ont été réalisés dans les trois grands ports maritimes de la façade Atlantique : Bordeaux, La Rochelle et Nantes-Saint-Nazaire. Le port de Bordeaux, situé sur le plus vaste estuaire d’Europe, bénéficie d’une situation privilégiée, au coeur d’un réseau de communication dense et multimodal offrant l’opportunité d’atteindre un marché étendu au sein de l’Europe. Générant plus de 15 000 emplois en Aquitaine, l’activité du port de Bordeaux se caractérise par une politique de développement soutenue menée aux côtés de ses partenaires publics et privés.
En mai dernier, le port de Bordeaux a franchi un nouveau pas décisif pour le développement de son trafic conteneurs en désignant la société Europorte comme titulaire pour l’exploitation des terminaux du Verdon. Cette nouvelle étape dans le développement du port permettra de programmer la relance de l’exploitation du terminal du Verdon, port en eau profonde capable d’accueillir de gros navires, et le développement du trafic conteneurs dans le port de Bordeaux en prévision de la croissance des volumes à destination du Grand Sud-Ouest. Le port a également été récemment sélectionné pour accueillir sur le site de Bassens le chantier de démantèlement complet pour le compte de la marine nationale des bâtiments Jeanne d’Arc et Colbert – les formes de radoub sont effectivement au coeur du projet.
Enfin, le port de Bordeaux poursuit une stratégie réussie d’intégration des interfaces ville-port. Aux côtés de la communauté urbaine et de la mairie de Bordeaux, le Grand port maritime de Bordeaux contribue à l’impulsion de l’activité économique et de l’emploi dans le quartier des bassins à flot à travers une diversité de projets. Ainsi, le port a pour objectif d’implanter des activités industrielles et nautiques, notamment de remotorisation de yachts et de réparation navale, sur le site des bassins à flots, comme vous l’avez souligné, en plus du développement des péniches à quai. Le développement de la réparation de yachts dans les formes d’assèchement, appelées formes de radoub, du Grand port maritime est d’ailleurs l’une des actions phares de la stratégie nationale portuaire lancée en mai 2013.
L’État a soutenu le développement des bassins à flot à travers le plan de relance portuaire, dans le cadre duquel un montant de 2 millions d’euros de subventions aura été attribué fin 2014 pour la revitalisation et l’extension de l’activité nautique des bassins.
En ce qui concerne le futur CPER 2015-2020, les discussions menées avec les collectivités par le préfet de région sont l’occasion d’examiner les projets du port et, en fonction de leur nature et de leur degré de priorité, la manière la plus adéquate de les financer. Je vois qu’il y a accord total pour que tout cela se passe dans de bonnes conditions !