Intervention de François Rochebloine

Séance en hémicycle du 2 décembre 2014 à 9h30
Questions orales sans débat — Dégradation des conditions de circulation des ter en région lyonnaise

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Rochebloine :

Monsieur le secrétaire d’État chargé de la réforme territoriale, au moment où s’ouvre à Lima un nouveau cycle de négociations internationales en vue d’un accord global sur le climat en 2015 à Paris, il me paraît important d’évoquer les réelles difficultés que vivent nos concitoyens usagers des transports collectifs, notamment les TER. Pour appuyer mon propos, vous me permettrez d’évoquer la situation que je connais le mieux, à savoir la ligne Saint-Étienne-Lyon, que vous connaissez bien étant vous-même Rhône-alpin.

Une remarque préalable s’impose concernant l’état de saturation dans lequel se trouve le noeud ferroviaire lyonnais, et en premier lieu la gare de Lyon-Part-Dieu, alors que chacun s’accorde à dire qu’il faut encourager les déplacements en train. Convenez-en, là comme ailleurs, les déclarations d’intention ne peuvent suffire. Pour absorber les augmentations du trafic régional, il est indispensable de programmer de lourds investissements au niveau des infrastructures, certaines étant fort anciennes, ce qui est le cas de la ligne Saint-Étienne-Lyon. Mais reconnaissons que beaucoup d’usagers s’interrogent sur l’avenir du ferroviaire et sur la capacité de la SNCF et de RFF à faire face à cet enjeu majeur pour les territoires.

En effet, les inquiétudes ne se limitent pas au seul volet des investissements. On enregistre malheureusement une dégradation de la qualité du service rendu dans l’exploitation du réseau : retards, annulations de correspondances en série, suppression de personnels de bord, réduction des heures d’ouverture des guichets dans les gares, informations contradictoires données à Lyon-Part-Dieu, notamment dans les annonces des quais de départ… D’ailleurs, sur ce dernier point, je souligne que la desserte de Saint-Étienne n’est jamais précisée à l’avance et qu’il n’est pas rare que les annonces qui se succèdent en quelques minutes soient totalement incohérentes. Ainsi, la semaine dernière, j’ai dû changer trois fois de quai avant de prendre le train ! Je vous vois sourire, monsieur le secrétaire d’État, mais c’est pourtant la réalité.

Tous les usagers subissent ces désagréments au quotidien. Ces perturbations hélas trop fréquentes les exaspèrent. Quand ce ne sont pas des dysfonctionnements liés à la météorologie – nous avons subi il y a quelques semaines une interruption de trafic de plusieurs jours due à la montée des eaux du Gier – ce sont les incidents mécaniques, hélas récurrents, qui perturbent la circulation des TER. Il faut aussi composer avec des conflits sociaux à répétition, la grève constituant apparemment le mode d’action le plus utilisé, ce qui contribue à prendre en otage les abonnés.

Le constat est donc particulièrement alarmant, au point que des collectifs d’usagers se sont constitués pour dénoncer la dégradation du service rendu. La région Rhône-Alpes elle-même vient de rappeler ses attentes, elle qui participe au renouvellement des matériels roulants. Mais apparemment rien n’y fait.

En relayant ici les inquiétudes des usagers de la ligne Saint-Étienne-Lyon, je tiens également à vous alerter sur le fait que la région stéphanoise, le sud Loire et la Haute-Loire se trouvent toujours confrontés à des problèmes d’infrastructures, en particulier à un véritable problème de désenclavement. Je pense bien sûr au dossier de l’A 45, qui tarde à se concrétiser – mais nous devons rencontrer la semaine prochaine à ce sujet votre collègue le secrétaire d’État chargé des transports Alain Vidalies.

Je vous remercie de bien vouloir me faire part de votre sentiment sur cette situation, monsieur le secrétaire d’État, vous qui connaissez bien cette région, et de me préciser les réponses que le Gouvernement entend apporter à ces inquiétudes.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion