Je voudrais tout d'abord évoquer la mémoire d'Hélène Duc, grande comédienne disparue avant-hier, qui avait illuminé de son talent le cinéma, le théâtre et la télévision française.
Monsieur le président, au nom du groupe RRDP, je vous remercie pour votre présence parmi nous dans le cadre de ce rendez-vous annuel. J'aimerais avant tout saluer le travail engagé par France Télévisions pour revoir et recentrer le positionnement de ses chaînes dont on pouvait, avec l'agrandissement du bouquet, déplorer la relative perte d'identité. Comme l'indique le rapport d'exécution, il s'agit des seules chaînes historiques à avoir marqué une progression sur les cinq premiers mois de l'année – une raison de se réjouir.
La chaîne de référence du groupe – France 2, qui est à nouveau en 2013 la deuxième chaîne française avec 14 % de part d'audience annuelle – en représente la principale force. Elle couvre un large spectre de contenus, allant de l'actualité nationale et internationale aux événements les plus divers ; sa qualité fait honneur au service public. La modernisation de France 5 lui permet également de rencontrer de nombreux succès ; les émissions telles que C dans l'air ou C à vous – qui répondent à la curiosité et au besoin de s'informer des citoyens – ont largement fait leurs preuves. Néanmoins, les autres chaînes semblent encore se chercher, comme par exemple France 4 qui cible désormais plus nettement le jeune public. Nous attendons avec impatience les avancées que le rapport laisse espérer dans ce domaine dans les prochains mois.
Le rapport d'exécution souligne la place grandissante de la culture sur les chaînes de France Télévisions. Il est vrai – et il faut saluer ce choix – que les chaînes publiques proposent la retransmission de pièces de théâtre, la découverte de musées et d'autres trésors patrimoniaux, permettant ainsi à un public élargi d'en bénéficier. Néanmoins, le répertoire retenu se limite encore trop souvent à des oeuvres célèbres ou consensuelles ; des actions culturelles locales devraient être davantage valorisées. Ne pourrait-on pas, dans le cadre du renforcement de l'identité régionale de France 3 et en tenant compte de la réforme territoriale, accentuer la couverture des événements locaux – débats, festivals, manifestations consacrées à la poésie ? Dans son rapport sur l'avenir de France 3 commandé par le ministère de la culture et de la communication, Mme Anne Brucy explique que le public attend des informations de proximité plus riches, dépassant la seule actualité nationale. La mission conclut à la nécessité de valoriser davantage la vie et les initiatives régionales sur France 3 ; sans verser dans le régionalisme, je souscris totalement à cette idée, d'autant qu'il s'agit souvent d'initiatives prônant la multiculturalité.
Enfin, le service public se doit d'être exemplaire dans sa politique de l'emploi. Or le chemin reste encore ardu pour parvenir à la parité hommes-femmes chez les journalistes et les reporters des grandes chaînes. Que faites-vous pour promouvoir l'égalité salariale ?
L'exemplarité doit également se manifester en matière de contrats de travail. Certaines grandes chaînes recourent trop souvent au régime de l'intermittence pour des postes liés au spectacle, mais aussi pour des emplois n'ayant guère de rapport avec le statut d'artiste ou de technicien du spectacle. Ne serait-il pas plus justifié et plus juste, pour des emplois durables ou récurrents, de proposer un CDD ou un CDI ? Nous l'avons vu cet été, ces abus amènent régulièrement à une crise et à la remise en question du statut des intermittents – conséquence dommageable à la fois pour les salariés concernés dont la précarité ne cesse d'augmenter, pour la création et pour les caisses de l'État. Les chaînes du service public ne devraient-elles pas, en cette matière, montrer l'exemple ?