Monsieur le président, le groupe GDR rend hommage à l'énergie et au professionnalisme des équipes de France Télévisions. Observer l'exécution d'un COM ne revient pas uniquement à se pencher sur des chiffres pour se demander si l'on a réussi à atteindre l'équilibre, mais aussi à se demander si l'on a rempli les missions d'une télévision publique. À celle-ci on demande beaucoup : fédérer tous les publics, proposer un programme diversifié de qualité, maintenir les aides à la production et à la création à un niveau élevé. Pourtant, elle manque de moyens pour assumer ces missions. Même si l'on décidait de revenir à la publicité après vingt heures, les ressources publicitaires – vous l'avez souligné – restent aléatoires. Il faut donc envisager une dotation publique pérenne et d'un niveau suffisant. En effet, la redevance représente une source importante de recettes, mais l'on ne pourra pas toujours demander plus aux familles ; il faut faire évoluer l'assiette de la CAP pour financer une télévision publique de qualité.
Or à vous entendre et à lire les différents COM – c'est pourquoi j'avais voté contre l'avenant en 2013 –, on a parfois l'impression que la seule solution pour résoudre ce dilemme entre l'exigence de qualité et l'insuffisance et la précarité des moyens consiste à rogner l'emploi. Vous avez donné les chiffres concernant les suppressions de postes, mais semblez vouloir poursuivre ce mouvement. Jusqu'où ira-t-on, à coup de plans de départs anticipés, avant de remettre en cause le maintien de la qualité de l'offre ? Le personnel s'inquiète des conséquences sur l'emploi de l'exercice 2015 si le budget est aussi serré que prévu.
Vous avez souligné le soutien important – 413 millions d'euros – que France Télévisions accorde à la production. Quel regard portez-vous sur le rapport Vallet ? Quelles évolutions faut-il envisager pour vous permettre de bénéficier davantage de cet effort ?
Enfin, les chaînes de France Télévisions couvrent la plus grande diversité de pratiques sportives, sans se limiter aux plus rentables d'entre elles ; un effort est fait pour consacrer une place au sport féminin. Face au comportement de chaînes comme BeIN Sports, vous avez pour le moment préservé la retransmission du Tour de France, mais semblez avoir plus de mal à garder le rugby. Quelle enveloppe vous permettrait de continuer à couvrir toute la diversité des événements sportifs ?