Intervention de Bruno Patino

Réunion du 25 novembre 2014 à 17h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Bruno Patino, directeur général délégué aux programmes, aux antennes et aux développements numériques :

Quelques mots sur le positionnement des chaînes de France Télévisions. Le tournant éditorial effectué par France 4 en mars 2014 poursuivait un triple objectif : s'adresser, en tant que service public, aux jeunes nés après 2000 – les « millenials » –, des plus petits aux adolescents qui deviennent peu à peu de jeunes adultes ; raconter le monde de demain à ceux qui le feront ; être la chaîne de l'innovation, tant en matière de formes télévisuelles que de fond des sujets traités. L'ancienne France 4 diffusait jusqu'à neuf heures de fictions américaines par jour ; durant les deux saisons avant ce tournant, elle a ainsi programmé 1 400 épisodes de la série Urgences. Aujourd'hui, son offre en fait une chaîne unique en son genre. Elle propose neuf heures d'émissions ludo-éducatives par jour – contre trois dans l'ancienne formule. Ces émissions investissent le domaine de l'information, faisant du décryptage et de la pédagogie – chaque jour, une question est traitée en partenariat avec Bayard –, abordent la philosophie ou les mathématiques. Pour les jeunes, nous proposons des émissions de flux en phase avec les préoccupations de ce public – Permis de conduire, Cam Clash ou On n'est plus des pigeons –, des séries documentaires originales comme Une saison au zoo qui assure la transition entre la journée et la soirée, et des formules documentaires innovantes qui décryptent la société contemporaine : Beijing Calling – Les rockeurs de l'Empire du milieu, L'Amour en cité ou Love me Tinder qui suit les pérégrinations de filles et garçons aux prises avec ce nouvel outil de rencontres. Nous avons également développé un magazine d'information hebdomadaire décalé, L'Autre JT. France 4 est la seule chaîne de la TNT à proposer chaque mercredi, en première partie de soirée, des films de cinéma dont l'origine est majoritairement française et européenne, et en deuxième partie de soirée, du cinéma indépendant avec des films d'auteur en version multilingue. C'est également la seule à avoir investi dans la production originale en animation adulte, avec des développeurs et des producteurs français. Enfin, elle propose quelques programmes plus innovants comme le TVLab ou les web-séries de Studio 4.0, mais également trois cents heures de concerts par an et le magazine musical Monte le son, toute son offre s'accompagnant d'une approche numérique. Certes, la chaîne reste très jeune – France 4 n'a même pas un an –, mais sa nouvelle identité nous semble différente non seulement de celle des autres chaînes de France Télévisions mais aussi de celle des autres chaînes de la TNT.

Entre France 2 et les programmes nationaux de France 3, les différences sont réelles : la première propose des émissions de partage et de témoignage, alors que la seconde cible la proximité. En première partie de soirée, France 2 diffuse des programmes emblématiques comme les magazines d'investigation – Cash investigation ou L'Angle éco –, les grandes collections de documentaires, les fictions unitaires sur les sujets de société, les magazines sur les grands enjeux de la décennie, les magazines scientifiques ; en deuxième partie de soirée, la chaîne offre un éclairage de l'actualité via le prisme de la culture ou de la politique. France 3, en revanche, diffuse des émissions qui tissent le lien de proximité immédiate avec les Français comme Midi en France, Les Carnets de Julie ou Météo à la carte, sans compter les magazines qui contribuent au rayonnement du patrimoine et des territoires, et les fictions qui se passent localement. Contrairement à une idée reçue, les téléspectateurs savent très bien distinguer France 2 et France 3, porteuses d'une identité différente ; si ces deux grandes chaînes généralistes présentent quelques territoires communs – comme l'histoire –, elles les abordent de façon spécifique. Ainsi les documentaires historiques de France 3 sont-ils plus pointus, alors que ceux de France 2 apparaissent plus pédagogiques ; à travers les magazines de Stéphane Bern ou les grandes séries documentaires comme Apocalypse – véritables outils de démocratisation –, cette chaîne ouvre l'accès à l'histoire au plus grand nombre. Au total, les deux identités sont aujourd'hui clairement définies.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion