Intervention de Jean-Christophe Fromantin

Séance en hémicycle du 2 décembre 2014 à 15h00
Questions au gouvernement — Dette de la france

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Christophe Fromantin :

Monsieur le Premier ministre, vous venez d’évoquer notre jeunesse, à laquelle nous tenons tant et qui prépare l’avenir de notre pays. Pour autant, quand on pense à la jeunesse, on pense aux marges de manoeuvres que l’on va bien pouvoir lui laisser.

L’émission de dette de la France en 2015, soit 216 milliards d’euros – ce qui fait de nous les champions de la zone euro pour l’émission de dette en 2015 – sera en augmentation de 7 % par rapport à 2014, ce qui va porter à plus de 2 000 milliards d’euros la dette de la France. Cela va même la porter à près de 5 000 milliards si l’on ajoute les engagements hors bilan, toutes les obligations qu’a la France, et qui doivent être inscrites dans la dette.

Chers collègues, force est de constater que tous ensemble, dans cet hémicycle, nous entraînons notre jeunesse dans une vie à crédit qui deviendra probablement insupportable pour elle. Comment peut-on avoir le souci de la jeunesse, comme on l’exprime sur tous ces bancs, quand on s’apprête à lui léguer une dette de plus de 2 000 milliards, et une dynamique de l’endettement de plus de 7 % ?

Comment lancer un appel à notre jeunesse, en lui disant de préparer son avenir, d’organiser son futur, de faire en sorte de s’adapter et d’adapter la France au nouveau monde alors que l’on va lui laisser une telle charge, un tel poids, une telle dette ?

Je crois, chers collègues, et c’est la raison pour laquelle j’interroge le Premier ministre cet après-midi, que nous avons une éthique collective de responsabilité par rapport aux réformes que doit impulser la France si nous ne voulons pas définitivement, pour plusieurs générations, alourdir l’avenir des jeunes en leur léguant une dette abyssale. Comment, monsieur le Premier ministre, enrayer cette évolution ?

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