Intervention de Luc Belot

Séance en hémicycle du 3 décembre 2014 à 15h00
Questions au gouvernement — Politique en faveur du numérique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLuc Belot :

Madame la secrétaire d’État chargée du numérique, la génération que nous représentons majoritairement dans cet hémicycle a appris à apprivoiser le monde digital, à aller sur internet. Les enfants qui naissent aujourd’hui, eux, sont directement plongés dans internet. C’est une chance pour eux, mais aussi pour notre pays, car le numérique est un formidable vecteur d’évolution.

Les Français s’interrogent pourtant régulièrement sur les évolutions induites par le numérique, qui posent aussi problème du point de vue du droit. L’arrivée de nouveaux acteurs de vidéos en ligne via les réseaux – et ce que l’on appelle les « box » – remet fortement en cause notre exception culturelle. Les applications disponibles sur les smartphones qui permettent de réserver des chauffeurs privés ont récemment défrayé la chronique, et bousculent l’institution des taxis. Les sites internet de partage de logements particuliers ignorent royalement nos règles fiscales. Enfin, l’affaire Snowden a mis au coeur du débat l’utilisation et la communication des données personnelles.

Selon la formule connue, la technologie est un serviteur utile mais un maître dangereux. Nous devons sortir de ces poncifs anxiogènes pour doter notre pays d’une législation ambitieuse pour notre économie, qui protège la vie privée de nos concitoyens et soit vecteur de croissance, d’innovation et de démocratie.

La France peut facilement s’appuyer sur ses atouts pour prendre toute sa place dans la deuxième vague de cette révolution. Nous sommes déjà leaders dans le domaine des impressions en trois dimensions et des objets connectés. La French Tech, et nos start-up, sont l’illustration de ces réussites.

Madame la ministre, vous avez été qualifiés il y a peu, avec votre collègue Thierry Mandon, de « hackers du gouvernement ». Le terme hacker ne doit pas ici être pris dans le sens de « pirate informatique » qu’il a malheureusement pris en France ; au contraire, il faut lui rendre sa dimension originelle d’innovation et de transformation de l’ordre ancien – ce que le monde numérique appelle « disruption ». Dans cet esprit, pouvez-vous nous dire comment vous allez « hacker » la France ?

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