Les progrès technologiques ont facilement permis de faire baisser la durée du travail de quarante-huit à quarante heures. À partir de 1981, François Mitterrand a entrepris de poursuivre cette baisse en ramenant la durée du travail à trente-neuf heures et en abaissant l'âge de la retraite, mais il disposait à l'époque d'instruments monétaires, comme la dévaluation, permettant de corriger les effets pervers de ces mesures. N'y a-t-il pas eu une erreur de tempo dans la mise en place brutale en 1998 de la RTT, dans un contexte marqué par la marche vers l'euro, l'ouverture des marchés à la concurrence internationale et le vieillissement de notre population ? Lionel Jospin lui-même évite de répondre lorsqu'on lui demande quinze ans après s'il referait les mêmes choix.