M. Jospin a justifié sa réponse par le fait que, n'étant plus au pouvoir, il ne se permettait pas de donner des leçons au Gouvernement.
Les comparaisons internationales sur le temps de travail font toujours débat. Les résultats très différents auxquels aboutissent les uns et les autres s'expliquent assez largement, me semble-t-il, par la prise en compte ou non du temps partiel. C'est un enjeu essentiel car cela montre que le partage du temps de travail existe de fait et que la discussion doit surtout porter sur la manière de le partager autrement, ce qui peut faire débat, selon que l'on se place du point de vue de la justice sociale ou de celui de l'efficacité économique.
J'ai noté que l'appréciation de la RTT était d'autant plus positive que l'entreprise s'était inscrite dans une démarche volontaire et positive et que la diminution du temps de travail se traduisait non par un raccourcissement de la journée de travail mais par le gain de jours ou de demi-journées de congé supplémentaires. Cela va dans le sens de ce que nous a dit Guillaume Duval, rédacteur en chef de la revue Alternatives économiques, pour qui la semaine de trente-deux heures n'est pas forcément le meilleur objectif. Je m'étonne néanmoins que l'intensification du travail ait été plus fortement ressentie par les cadres que par les autres salariés, car j'aurais eu tendance à penser qu'elle aurait davantage pesé sur ceux dont la journée de travail – et donc les temps de pause – été raccourcie.
J'insiste enfin sur l'ambivalence de la distinction entre temps partiel subi et temps partiel choisi. Certes, les femmes sont d'autant plus satisfaites qu'elles peuvent consacrer davantage de temps à leur famille, mais il s'agit souvent là d'un choix dicté par les contraintes de la vie quotidienne.