Dans la même intervention, monsieur le rapporteur, vous dites vouloir en finir avec le principe de précaution et le compléter, reprenant sur ce dernier point les propos, qui méritent d’être entendus, de M. Abad. Mais tel n’est pas le sens des arguments, et même des attaques, de l’ensemble de votre groupe.
La réflexion sur le progrès dans la société est intéressante et tout à fait légitime. Au cours des quarante dernières années, le progrès a été appréhendé à la fois en termes philosophiques et sur le plan de l’innovation ; nul ne peut ignorer qu’il a conduit à un certain nombre de problèmes industriels majeurs, y compris dans ce pays.
Il faut accepter, même quand on est favorable à la philosophie du progrès ainsi qu’à l’innovation industrielle, qu’on ne peut plus défendre le progrès et l’innovation comme on le faisait il y a soixante ou soixante-dix ans. Persister dans cette attitude revient à ne rien comprendre à la société actuelle.
Je conviens qu’il faut placer le progrès et l’innovation au coeur des politiques publiques comme de la réflexion collective dans notre société. Mais je refuse les polémiques que je considère comme des régressions outrancières.
L’avis du Gouvernement sera donc défavorable à cet amendement.