La durée du travail déclarée par les salariés est mesurée grâce à l'enquête Emploi. Sous règlement européen, elle consiste à interroger un même nombre de ménages et d'individus toutes les semaines sur leur position par rapport au marché du travail. Les réponses de cette enquête en continu doivent être uniformément réparties durant toute l'année afin d'élaborer une estimation de la durée annuelle du travail. En pratique, lorsque nos collègues allemands trouvent porte close, ils reviennent poser leurs questions trois ou quatre semaines après leur premier passage. Il est apparu que les salariés avaient alors tendance à répondre en décrivant non pas la semaine de leur absence – durant laquelle il y avait de fortes chances qu'ils se soient trouvés en congés –, mais l'une des semaines plus récentes durant laquelle ils avaient travaillé. Ce biais fausse probablement les statistiques en majorant la durée du travail en Allemagne. Notre voisin cherche aujourd'hui à résoudre cette difficulté comme les autres pays qui la rencontrent également. (*°)
Il reste que, lorsque nous souhaitons établir des comparaisons internationales en matière de durée du travail, nous privilégions la source de la comptabilité nationale plutôt que l'enquête menée auprès des ménages. Alors que la première établit que les durées du travail sont relativement proches en France et en Allemagne – avec des chiffres légèrement supérieurs pour la France –, la seconde montre que nos voisins nous dépassent.