Intervention de Philippe Vigier

Séance en hémicycle du 22 novembre 2012 à 21h30
Égalité d'accès aux soins sur l'ensemble du territoire — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vigier, rapporteur de la commission des affaires sociales :

On verra bien si vous remettrez en place les services publics que nous avons supprimés ! J'attends la réouverture des tribunaux. J'ai vu que Tulle bénéficiera peut-être d'un régime d'exception. Mais qu'en sera-t-il partout ailleurs ?

Je suis tout à fait à l'aise pour aborder ces sujets : dans ma circonscription ont été fermés un service de chirurgie, un tribunal d'instance et un tribunal de prud'hommes. Rouvrez-les donc !

Je souhaite, madame la ministre, que les mesures incitatives fonctionnent. Mais je n'en suis pas convaincu.

Je ne vous ai pas non plus entendu parler de revalorisations d'honoraires. Parlons des internes : je les connais un peu, vous les voyez beaucoup. S'ils sont dans la rue, ce n'est pas uniquement parce qu'on leur demande de participer à la chaîne de santé. Ce sont les forçats de la médecine ! Combien gagnent-ils par mois, pour combien d'heures de travail ? Ils assurent des gardes jusqu'au petit matin, et retournent travailler le lendemain. Oui ou non, leur niveau de rémunération est-il adapté à des professionnels ayant huit, neuf ou dix ans d'études ? Osons dire les choses ! Quand je parle de revalorisation des honoraires, c'est parce qu'il faut rendre ce travail plus attractif. J'ai entendu dire, tout à l'heure, qu'il faut uniquement recourir aux incitations fiscales : veut-on encore créer des niches fiscales et sociales ? Chacun sait quelle est la situation de la France à cet égard.

Je remercie Mme la présidente de la commission des affaires sociales pour ses messages d'encouragement. Cela l'honore, alors qu'elle est très engagée au sein de la majorité. Sa très bonne connaissance lui a permis de comprendre que mon diagnostic, s'il n'est pas complaisant, est juste.

Je souhaite que l'on sorte des difficultés dans lesquelles nous nous trouvons. Cela a été dit par plusieurs orateurs que je remercie de leurs interventions. Il appartient à la représentation nationale et à l'État de réguler ce secteur, si son fonctionnement n'est pas satisfaisant. Sinon, à quoi servons-nous ?

On parle de droit républicain. Le droit au logement est un droit républicain essentiel. Roger-Gérard Schwartzenberg parlait tout à l'heure du droit constitutionnel d'accès aux soins. N'est-ce pas un facteur d'égalité des chances, comme le droit à l'enseignement ?

Je vous le dis avec passion : j'ai peur, madame la ministre, que le drame que nous vivons ne s'aggrave dans les prochains mois. Je ne vous en veux pas, d'ailleurs.

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