Votre démarche est intéressante, monsieur le rapporteur, et peut même réunir les élus des territoires confrontés avec une immense brutalité à la question des déserts médicaux. Notre groupe a cependant fait le choix de voter contre ce texte.
C'est le droit à la santé qui est un droit constitutionnel, pas la liberté d'installation, et vu la situation actuelle, la liberté d'installation n'est pas non plus tabou dans nos réflexions.
Ce qui est en jeu, c'est l'efficacité des politiques publiques, et la question qui se pose, c'est de savoir comment sortir de l'impuissance publique qui caractérise notre pays, que nous avons dénoncée et que nous dénoncerions encore s'il n'y était pas porté remède rapidement.
Comme l'a souligné la ministre, nous n'avons pas tout essayé. Au cours des dernières années, l'État n'a pas tout essayé, l'assurance maladie n'a pas tout essayé, et, nous l'avons dit dans cet hémicycle à de multiples reprises, et vous aussi, monsieur Vigier, le gouvernement précédent n'avait pas fait de la lutte contre les déserts médicaux une grande cause nationale.
Nous attendons donc du Gouvernement, et nous lui faisons confiance sur ce point, qu'il fasse de cette lutte une grande cause nationale, qu'il y ait une mobilisation et, ce sera sans doute nécessaire, une grande loi pour l'accès aux soins que nous souhaitons dès l'année 2013.
Pour mener le combat, s'il s'agit d'une grande cause nationale, cela ne peut pas être le concours Lépine permanent et il faut une stratégie globale. L'idée d'envoyer, de façon plus volontariste, de jeunes étudiants en stage dans les déserts médicaux est tout sauf inintéressante mais cela ne fait pas une stratégie globale. C'est un immense chantier que l'on ne peut engager avec seulement quelques outils, fussent-ils intéressants ou nécessaires.
C'est la raison pour laquelle nous voterons contre ce texte qui, encore une fois, ne répond pas au problème posé.