Je le veux redire encore une fois et vous n’aurez pas fini de l’entendre : porter leur voix ici même est mon engagement. Y défendre leur intérêt est ma seule motivation. Aussi, alors que s’ouvre cette troisième lecture cet après-midi, je n’étonnerai personne en ne déviant pas de ce que je n’ai cessé de dire à propos de cette réforme. Monsieur le ministre, vous ne pourrez pas me reprocher ma persévérance quand je pointe ses défauts même si vous vous obstinez, pardonnez-moi de le dire, à les ignorer pour défendre cette réforme et cette carte à laquelle, certes, vous allez aboutir.
Le droit et la fidélité à nos principes et à nos valeurs fondent ma réflexion et guident mes propos. Député, élu de la nation, je n’oublie bien évidemment rien de ce qui m’a porté ici, mais je n’oublie pas non plus mon expérience d’élu local, une expérience de trente ans. Même si je sais – je m’en suis aperçu – que cela pèse peu, mes engagements m’obligent ici, comme mes promesses faites aux habitants de ma circonscription. Les respecter me permet de me respecter moi-même, et cela suffit à motiver ma démarche et à vous répéter ce que je vous ai déjà dit. De toutes les façons que je puisse le faire, peut-être s’en trouvera-t-il une qui vous fera voir les choses différemment et qui vous permettra de corriger ce qui doit l’être.
Ainsi, monsieur le ministre, une fois encore, je vous le dis : la Picardie n’a pas et n’aura jamais de cohérence d’identité sur ces trois départements en dehors de la Somme et d’Amiens. Et la grande majorité des habitants de l’Aisne, oui, leur grande majorité – je n’ai pas dit : la totalité – ne se sont jamais sentis picards, comme ils ne se sentiront jamais nordistes. Comme vient de le dire avec brio mon collègue Alain Tourret, oui, pour que ces fusions fonctionnent, il faut de l’affection entre les territoires, mais pour qu’il y ait affection, il faut qu’il y ait des affinités.