Le Gouvernement aurait dû privilégier une démarche pragmatique et inclusive, associant tous les partenaires à une réforme pour les territoires, par les territoires, et avec les territoires ! La priorité des pouvoirs publics doit être de bâtir avec les collectivités des stratégies territoriales ambitieuses. Pour ce faire, il importe de valoriser les potentialités de nos régions, et de concentrer nos efforts sur leurs avantages respectifs. La décentralisation n’est pas une fin en soi ; elle est plutôt le point de départ d’une stratégie de reconquête territorialisée, ouverte à toutes les forces vives de la Nation.
Il convient aussi de valoriser deux échelons essentiels : les régions, organisées autour des bassins de vie que sont notamment les pays, et les intercommunalités, dont la dimension doit demeurer locale. Aux régions pourraient être dévolus les stratégies économiques, l’aménagement du territoire, les infrastructures, la formation, la culture et le tourisme. Aux intercommunalités, structures de proximité, reviendraient – en collaboration avec les communes – les écoles, l’action sociale, le sport et l’écologie.
Parce qu’elles sont les premières à être touchées par le changement, les collectivités territoriales devraient disposer d’un droit de regard sur leur propre avenir. C’est pourquoi je revendique un droit à l’expérimentation et à l’innovation. Celui-ci doit se traduire par la mise en place d’un droit d’option simple, afin qu’un département puisse rejoindre une région limitrophe. Dans l’état actuel du texte, le droit d’option est en quelque sorte un hochet que le Gouvernement agite afin de nous faire croire qu’un jour, les territoires pourront décider par eux-mêmes de leur région d’appartenance.