Intervention de Gwenegan Bui

Séance en hémicycle du 22 novembre 2012 à 21h30
Égalité d'accès aux soins sur l'ensemble du territoire — Article 5

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGwenegan Bui :

Après ces nombreux échanges, nous sommes tous d'accord pour dire que le constat sur les déserts médicaux est implacable. La fracture existe, elle n'a de cesse de s'étendre. Le problème, personne ne peut le nier, c'est la répartition géographique des médecins sur le territoire national, et le principal corollaire de ce constat, c'est la question de la libre installation des médecins.

En soi, je n'ai rien contre la liberté d'installation, comme nous n'avons jamais rien eu contre la liberté en tant que telle. Nous ne nous levons pas un matin en nous demandant qui nous allons embêter aujourd'hui. Mais l'expérience nous a bien démontré aussi que, en matière médicale comme en tant d'autres domaines, la liberté totale de certains se fait au détriment de celle des autres. Si tout fonctionnait parfaitement, s'il n'y avait pas de problème de déserts médicaux, si la profession médicale avait réglé le problème par elle-même, nous ne serions pas encore là ce soir à essayer de trouver des solutions incitatives ou régulatrices.

L'État est tout autant responsable parce que c'est lui qui peut agir avec ses financements. Je propose d'ailleurs que les crédits dont j'ai parlé tout à l'heure soient mobilisés différemment, pour régler les problèmes de conditions de travail des internes ou leurs salaires.

Je le répète avec force, le médecin n'est pas notre ennemi, et encore moins les internes ; notre ennemi, c'est le désert médical. À cet égard, les mesures contenues dans la proposition de loi sont des pistes de travail qui méritent notre attention et doivent faire l'objet d'une réflexion collective. D'autres pistes peuvent être explorées. Je pense notamment au salariat, à la régulation des installations sur le modèle de ce qui se fait pour les pharmacies ou au plafonnement. Tout doit être mis sur la table, sans exclusive ni a priori idéologique. Ne pas ouvrir ce débat au prétexte qu'il est impossible serait une erreur. En tout cas, tel n'est pas le sens de notre engagement.

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