On nous promet de substantielles économies calculées au doigt mouillé, au prix d’une belle pagaille dans l’organisation régionale du pays, et nous ne sommes pas du tout rassurés par votre objectif d’économies « soutenables », monsieur le ministre.
La majorité socialiste de l’Assemblée nationale a décidé de passer en force et d’imposer sa vision purement technocratique et déconnectée des réalités de terrain, qu’il s’agisse des bassins de vie ou des bassins d’emploi. Cette réforme va bouleverser l’architecture administrative et politique de notre pays, et entraîner inévitablement des bouleversements sociaux dans nos régions. Quand comprendra-t-on à Paris que la proximité est un atout formidable pour le développement économique, social et culturel d’une région, et que la France est riche de la diversité de ses régions ? En voulant marier la carpe et le lapin, notre pays s’enfonce encore davantage dans les turbulences d’un avenir plus qu’incertain ! Vouloir fabriquer des régions à taille européenne partout et systématiquement est une erreur ! La puissance d’une région et sa contribution à la richesse nationale ne résident pas dans son étendue géographique ou dans sa démographie, mais dans la cohérence de son projet.
L’Alsace, par la fusion de ses deux conseils généraux et du conseil régional, a proposé, et propose toujours, un projet cohérent, innovant et étayé par les études prospectives du projet « Alsace 2030 ». Certes, le référendum de 2013 a échoué – avec tout de même, je le rappelle, 58 % de « oui » –, mais l’Alsace revendique le droit à une deuxième chance, le droit à l’expérimentation et au développement de nouvelles synergies.