Intervention de Éric Ciotti

Séance en hémicycle du 9 décembre 2014 à 15h00
Réforme de l'asile — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Ciotti :

Depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, la demande d’asile a évolué en fonction des crises nationales ou internationales qui ont contraint des populations à fuir la répression politique, les guerres civiles, ou les violences armées. Souvenons-nous de l’exode de milliers de ressortissants hongrois fuyant la répression soviétique à la suite du soulèvement de Budapest en 1956 ! Souvenons-nous aussi de leurs voisins tchèques réprimés par les troupes du pacte de Varsovie lors du printemps de Prague de 1968 ! Notre pays s’enorgueillit de toujours les compter sur son territoire ; ils sont aujourd’hui devenus citoyens européens à part entière.

Souvenons-nous des peuples martyrs du Sud-Est asiatique, contraints de s’entasser dans des bateaux de fortune, les boat-people, cherchant à échapper aux camps de rééducation ! Notre pays les a protégés, et 30 000 d’entre eux vivent aujourd’hui en France. De même, 15 000 réfugiés originaires d’ex-Yougoslavie vivent en France après avoir fui l’épuration ethnique. De même, la France accueille 20 000 ressortissants des pays d’Afrique centrale en proie à des conflits. De même, l’honneur de notre pays est d’accueillir les chrétiens d’Orient irakiens et syriens, qui sont martyrisés par l’État islamique, comme François Fillon, Pierre Lellouche et moi-même avons pu le constater début septembre, lors d’un déplacement à Erbil. Nous y avons mesuré l’immense détresse des minorités persécutées, chrétienne et yézidie. Certaines femmes de ces minorités ont été vendues et se trouvent enfermées dans des geôles à Mossoul, où les tortionnaires de l’État islamique en disposent au gré de leurs envies.

La France a toujours su offrir sa protection aux opprimés et aux victimes des régimes bafouant les droits de l’homme. C’est notre honneur, mais il ne faut pas manquer de lucidité : déjà, par le passé, notre pays a connu deux crises majeures de l’asile, en 1989 et en 2003. Le nombre de demandeurs d’asile a plus que doublé entre 1987 et 1989, passant de 28 000 à 61 000. Il a de nouveau connu une forte augmentation à cause de la situation en ex-Yougoslavie, passant de 30 000 en 1999 à 52 000 en 2003.

Face à ces deux crises, des réformes courageuses ont été menées : la législation sur le séjour des étrangers a été révisée, le droit au travail pour les demandeurs d’asile a été supprimé, la procédure d’examen des demandes d’asile a été réformée. Ces mesures ont alors fait la preuve de leur efficacité.

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