Le projet européen est obsolète car il est historique ! Il doit être refondu en totalité. Il est obsolète car il est né lors des années 1950, pendant une période d'économie de guerre, avec pour objet de former un bloc entre les blocs soviétique et américain. Il y a eu plusieurs phases : celle du progrès – de 1958 à 1984 avec l'Acte unique –, qui a fait tomber les chauvinismes économiques et ouvert les frontières des États –, puis celle de la stagnation et de la chute. Car le logiciel qui a prévalu est totalitaire au sens où il veut tout contrôler. On a créé à Bruxelles un être omnipotent, dont la gouvernance ne fonctionne plus et qui veut tout gérer, de la taille des cages à poules jusqu'aux questions de valeur. L'Europe est en train de mourir d'obésité.
Quant à l'euro, il est mort : en un siècle, 42 monnaies uniques sont allées au tapis ! Monsieur Bourlanges, s'agissant de l'insuffisante solidarité que vous invoquez, il faut faire vos comptes ; l'Allemagne les a faits ! Pour maintenir la monnaie unique, il faut que ce pays transfère 8 à 10 % de son PIB chaque année. Mme Merkel impose aujourd'hui la purge budgétaire pour ne pas avoir à payer, ce qui conduit à la récession. Cela va donc casser.
L'Europe est une nécessité sans l'être. Si la coopération est nécessaire pour les États européens dans la mesure où nous ne sommes plus dans un isthme replié sur lui-même et devons coopérer avec le monde entier, le logiciel européen est une entrave car nos intérêts économiques sont différents des Finlandais ou des Allemands. Donc oui à la coopération, mais non à l'intégrisme !