Merci de ces exposés.
Nous avons en effet à l'égard de l'Europe « des attentes énormes et des déceptions monumentales », selon l'expression d'Hubert Védrine. Comment peut-on sortir de ce cercle vicieux, notamment dans la zone euro ?
Je rappelle que, lors de la crise de 2008, il a fallu que le Président Sarkozy fasse un acte de transgression pour faire fonctionner cette zone, qu'elle se réunisse au niveau des chefs d'État et qu'on décide d'inviter Gordon Brown. On ne peut pas continuer ainsi : comment améliorer ce fonctionnement ? Ne faut-il pas aller plus loin sur le plan économique et fiscal ?
Au-delà, il y a un problème général de fonctionnement des institutions européennes : il faut se poser la question des rôles respectifs de la Commission et du Parlement européens.
Quelle est votre vision de la position britannique vis-à-vis de l'Europe ? Comment anticipez-vous l'éventuel référendum de sortie de l'Union européenne de la Grande-Bretagne, qui pourrait avoir des conséquences importantes ?
Enfin, Monsieur Bourlanges, ce qui est nul est moins la campagne électorale que le fait de ne jamais parler de l'Europe entre deux référendums ou deux campagnes, ou de se réveiller pour faire un peu de pédagogie vis-à-vis de nos concitoyens quelques semaines avant ces échéances. Comment dès lors faire la pédagogie de l'Europe et mieux informer nos concitoyens de ce qui s'y fait ? Nous sommes tous responsables de cette situation : médias, responsables politiques, think tanks, parlementaires ou maires, qui ne parlent jamais à leurs concitoyens de l'Europe. Sans compter les ministres, qui prennent des décisions quand ils vont à Bruxelles et peaufinent ensuite leurs arguments antieuropéens quand ils en reviennent.