On peut contester la politique de tel ou tel gouvernement, mais pas la réalité statistique, et celle-ci est très exactement celle que je viens de vous indiquer.
Dès lors que la réalité de l’asile et de l’immigration est celle-là, vos propos soulèvent plusieurs questions, auxquelles je veux apporter des réponses.
Il ne s’agit pas de faire preuve de la moindre naïveté dans ce domaine et de contester le fait que l’asile puisse servir, notamment à des filières d’immigration clandestine, de vecteur au développement de flux d’immigration économique irrégulière. C’est une réalité : il existe aujourd’hui des passeurs qui, à partir des côtes libyennes, chargent des migrants de plus en plus nombreux sur des embarcations de plus en plus frêles, pour des sommes de plus en plus importantes. Ils se rendent ainsi coupables d’une véritable traite d’êtres humains. De tels faits méritent d’être combattus pour ce qu’ils sont et peuvent alimenter, par un dévoiement de l’asile, une immigration économique irrégulière.
Face à cette situation, le Gouvernement n’est pas resté inactif. Cet été, nous avons soumis à la plupart des pays de l’Union européenne un programme qui a directement inspiré les conclusions du Conseil européen. Ce programme prévoit la substitution à l’opération Mare Nostrum, opération de sauvetage en mer qui s’est paradoxalement traduite par un plus grand nombre de pertes humaines en contribuant à alimenter les flux de l’immigration irrégulière, une opération de contrôle des frontières extérieures de l’Union européenne sous l’égide de Frontex.