…mais nous voulons aussi que cette politique soit une politique responsable.
Voilà un premier élément de réponse.
Notre deuxième réponse est très importante puisqu’elle concerne Calais. En effet ce projet loi tend à renforcer significativement les moyens que l’OFPRA pourra déployer là où se trouvent des concentrations importantes de migrants, notamment à Calais. Il s’agit de permettre à l’Office de sortir des griffes des réseaux tous les migrants errant dans cette ville et qui relèvent du droit d’asile, de les convaincre de demander l’asile en France et de les placer dans les centres d’accueil de demandeurs d’asile.
Troisièmement, vous évoquez à juste titre la nécessité de démanteler les filières de l’immigration irrégulière, et, comme le Front national, vous accusez souvent le Gouvernement de rien faire en ce domaine. C’est faux, et je vais vous le prouver par des éléments très précis.
Des accords ont été conclus entre nos services de police et de renseignement et ceux d’autres pays de l’Union européenne. En vertu de l’accord passé avec les Britanniques, ceux-ci consentent un effort financier sans précédent pour remédier à la situation à Calais. Alors qu’ils n’avaient pas dépensé un sou au titre des accords du Touquet, ils consacreront quinze millions d’euros sur trois ans à la sécurisation du port. En outre, ils acceptent de coopérer avec nous pour démanteler les filières de l’immigration irrégulière à Londres, comme nous le faisons sur le territoire national et comme nous aspirons à le faire à partir des pays de provenance.
Depuis un an, monsieur le député, nous avons augmenté de 30 % nos résultats en matière de démantèlement de filières d’immigration irrégulière, ce qui est considérable. Les comptes rendus d’activité qui me parviennent quotidiennement de mes services témoignent que, conformément à ma demande, ils sont hyperactifs dans ce domaine. Il s’agit de sortir ces migrants des mains de passeurs qui sont de véritables criminels, des acteurs de la traite des êtres humains qui prélèvent sur eux une dîme abjecte avant de les laisser dans une impasse, quand ils ne les livrent pas à la mort.
Voilà ce que nous faisons. Je ne suis pas choqué par vos interpellations, je les trouve légitimes au contraire : ce sont là des questions que chacun sur ces bancs doit pouvoir poser. Ce que je souhaite, c’est un débat précis et rigoureux, qui ne repose pas sur des procès d’intention, mais qui juge une politique telle qu’elle se déploie, en fonction des résultats qu’elle obtient.
C’est parce que nous obtenons ces résultats et que notre politique respecte cette exigence de rigueur et de transparence que je ne vois aucune raison de faire droit à votre demande de renvoi en commission. Celle-ci n’est pas justifiée : nous savons ce que nous faisons et où nous allons. Notre projet a été précédé de nombreuses concertations, et les parlementaires ici présents ont longuement travaillé sur le sujet. Désormais, il est temps d’agir.