Monsieur Lellouche, je veux bien vous répondre très aimablement, à condition que cet état d’esprit soit partagé. Je le fais par courtoisie et par respect envers le Parlement mais, si vous ne souhaitez pas que je vous réponde, je vous assure que je peux m’en abstenir : je ne voudrais pas vous être désagréable. Je peux très bien le comprendre, d’autant que je ne suis pas de ceux qui s’estiment indispensables. Auquel cas, je me rassois et je me tais.
Ce sont donc 200 000 titres qui sont attribués chaque année, dont 60 000 à des étudiants. Ces derniers ont vocation à repartir : ils ne restent pas en France, et ce seul fait suffit à infirmer vos calculs. De surcroît, parmi ceux qui bénéficient de l’un de ces 200 000 titres de séjour, il arrive que certains disparaissent, les étrangers n’étant pas moins mortels que les Français. Par conséquent, le calcul auquel vous venez de vous livrer est inexact.
Je voudrais par ailleurs insister sur le fait que ce texte porte sur l’asile. Comme je l’ai indiqué en commission – vous étiez présent, monsieur Geoffroy –, ce texte sera suivi d’un texte relatif à l’immigration. J’ai indiqué à plusieurs reprises, monsieur le député, que ce texte définirait les conditions dans lesquelles les personnes déboutées du droit d’asile devraient retourner vers leur pays d’origine. Je partage votre sentiment : si l’on veut que l’asile ait de la force, il faut que les personnes qui peuvent y prétendre soient accueillies et que les personnes qui n’en relèvent pas puissent retourner dans leur pays dans des conditions humaines. Le retour doit être préparé et un dialogue doit être noué avec les pays de provenance : c’est toute une politique à bâtir.
Je réponds ainsi par avance à ceux qui ne manqueront pas de m’interpeller sur ce thème au cours du débat pour me reprocher de ne pas prendre en compte la situation de ceux qui, déboutés de leur demande d’asile, doivent repartir chez eux. Ce sujet sera traité dans le texte sur l’immigration et c’est l’ensemble de ces deux textes qui fonde l’équilibre de notre politique migratoire.