Notre sujet est l’asile, chers collègues. Le présent projet de loi nous est annoncé alors que notre système d’asile serait en péril et « à bout de souffle », dit-on, en raison notamment de l’augmentation, ces dernières années, du nombre de demandeurs. Examinons donc quelle pression subit la France en la matière : on ne saurait évidemment pas comparer sa situation à celle du Liban, de la Jordanie ou même de la Turquie qui, du fait de la crise syrienne, accueillent dans des structures collectives des centaines de milliers de réfugiés, et qui fournissent de ce point de vue un effort considérable.
L’an dernier, la France a reçu 65 000 demandes. Je rappelle que ce n’est pas la première fois que la France connaît un tel volume de demandes, puisqu’elle en avait reçu 61 400 en 1989. À l’époque, l’OFPRA avait d’ailleurs réagi très rapidement, puisqu’il avait rendu 67 000 décisions au cours des neuf premiers mois de l’année 1990, soit davantage que le nombre de demandes reçues l’année précédente.
Comparons notre situation avec celle de nos voisins : contrairement à ce qu’a prétendu M. Abad, ce n’est pas la France qui reçoit le plus grand nombre de demandes d’asile. L’an dernier, l’Allemagne en a reçu 127 000 pour une population de 80 millions d’habitants. Par rapport à leur population respective, la France en reçoit donc moins que l’Allemagne.