Certains craignaient de voir les frontières craquer et de ne plus pouvoir gérer la situation, mais d’autres, d’après les textes, n’y croyaient pas et, de bonne foi, contestaient ces dires. Ce n’était pas une affaire d’honnêteté, de bonne conscience, mais de lucidité. Cette situation a fait l’objet de débats violents pendant la période du Bas-Empire romain, entre les belles âmes, convaincues qu’il fallait recevoir tout le monde, et les méchants, les vilains, qui disaient « Attention, un jour nous ne pourrons plus gérer la situation ! ».
Vous êtes animé par les meilleures intentions du monde, monsieur le ministre, car je ne crois pas que vous l’ayez rédigé avec méchanceté, mais avec les articles 16 et 19 de votre texte, qui portent sur la réunification familiale, les allocations, l’accès à l’emploi et au logement, vous créez une machine à légaliser des clandestins.
N’utilisez pas l’argument facile de la peur. Tout à l’heure, M. le ministre a évoqué une présentation mélodramatique du sujet. C’est faux ! En réalité, nous nous rendons compte que nous ne parvenons plus, parce que les frontières ne sont plus contrôlées, à maîtriser l’immigration.
Vous ne voulez pas l’admettre, mais un jour viendra où cette réalité vous prendra à la gorge et vous regretterez de ne pas l’avoir vue. Je sais, monsieur le ministre, que vous abordez cette question avec honnêteté. Je ne vous ferai aucun procès d’intention parce que vous êtes membre d’un Gouvernement, mais au poste que vous occupez, vous ne pouvez pas ne pas voir ce qui se passe. Quand vous allez à Créteil, quand vous allez sur les lieux où les drames se produisent, vous ne pouvez pas, en tant que ministre de l’intérieur, ne pas savoir qu’il existe dans notre pays un flux migratoire dangereux.
Ce projet de loi, malheureusement, ne règle pas le problème des refoulés du droit d’asile. C’est la question centrale, tous les orateurs qui sont intervenu l’ont dit, chacun à sa manière, avec sérieux, avec confiance. Vous ne voulez pas vous hisser au niveau du quotidien, mais le quotidien vous rattrapera, il vous éliminera ! Mais de grâce, qu’il ne nous élimine pas, nous, car ce n’est pas de notre responsabilité. Nous vous aurons suffisamment crié de faire attention et de prendre des mesures. Hissez-vous au niveau du quotidien et vous vous rendrez compte que ce texte est incomplet, insuffisant, et qu’il va malheureusement devenir une machine à légaliser des clandestins. Et lorsqu’il y a trop de clandestins sur un bateau, il coule !
Le 17/03/2015 à 21:29, Dominique Fitremann a dit :
Les Français ne veulent plus d’immigration !
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