Intervention de Jean-Noël Carpentier

Réunion du 10 décembre 2014 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Noël Carpentier :

Je salue le travail du rapporteur, dont l'objectif n'est pas de révolutionner un secteur de la distribution en grande difficulté mais, passez-moi l'expression, de faire office de pompier. De fait, des mesures urgentes s'imposent, et je me limiterai à celles qui visent spécifiquement la presse papier.

Les difficultés rencontrées par celle-ci sont de plusieurs ordres, et les patrons de presse comme les syndicats ne les nient pas. La baisse de la diffusion a atteint 25 % en dix ans ; elle paraît de surcroît inexorable, tant les habitudes de nos concitoyens ont changé, notamment avec le développement des nouvelles technologies. Si le support papier subsistera, tout porte à croire que la baisse de sa diffusion se poursuivra : les professionnels en ont pris acte.

Si l'ensemble du secteur de la presse fait face à des évolutions technologiques, celui de la presse papier s'en trouve bouleversé. Cette situation justifie de nouvelles mesures, parmi lesquelles la réforme du système de distribution, sur laquelle se concentre la proposition de loi. Une meilleure régulation de ce système doit permettre la mutualisation des moyens : cela répondra à l'un des problèmes majeurs du secteur. Dans mon rapport pour avis sur les crédits de la presse dans le projet de loi de finances pour 2015, je suggérais d'ailleurs de conditionner les aides d'État à une meilleure mutualisation du système de distribution, en portant une attention toute particulière aux quotidiens à faibles recettes publicitaires et en accompagnant le secteur sur le plan social.

Enfin, si je partage l'essentiel de vos propositions, monsieur le rapporteur, je reste comme vous convaincu que la presse est indispensable à la vivacité de notre démocratie, et qu'à ce titre elle représente un secteur d'avenir. L'information, au sens large, est au coeur de nos sociétés ; la presse ne peut se réduire à la presse écrite, non plus que celle-ci à la presse papier. Le développement du numérique est donc une chance pour le secteur, mais aussi pour le pluralisme, avec l'arrivée de nouveaux titres et de nouveaux acteurs. Je me félicite, de ce point de vue, de la proposition de troisième voie, qui reste à définir.

Un nouveau modèle émerge, avec lequel les titres de presse existants doivent continuer à vivre afin d'alimenter le débat citoyen, tout en acceptant l'arrivée de nouveaux acteurs, eux aussi indispensables à l'analyse de nos sociétés.

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