Intervention de Martine Pinville

Réunion du 9 décembre 2014 à 17h00
Comité d'évaluation et de contrôle des politiques publiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartine Pinville, rapporteure :

À politique inchangée, la progression de la part des personnes âgées en établissement serait plus rapide que celle des personnes vivant à domicile, ce qui entraînera des coûts élevés. La mise en oeuvre d'une politique volontariste en faveur du maintien à domicile est donc une condition de l'évolution des facteurs de décision des personnes et des familles : elle est indispensable pour réduire le besoin de places d'hébergement pour les personnes âgées dépendantes.

Le coût global de la perte d'autonomie est en outre un enjeu important pour les finances publiques. En euros constants, la dépense publique consacrée à la prise en charge de la perte d'autonomie passerait d'environ 21 milliards d'euros en 2011 à 24,6 milliards en 2025 et à plus de 80 milliards en 2060. En euros 2011, la dépense publique serait de 35 milliards environ en 2060, selon le Haut Conseil du financement de la protection sociale. Le nombre de bénéficiaires de l'APA s'élèverait à 2 millions en 2040, la durée de perception passant de quatre ans aujourd'hui à cinq ans environ en 2020 et à six ans en 2040.

Nous avons également abordé la question des aidants, afin d'appréhender comment évoluera leur disponibilité. Cette disponibilité ira plutôt s'amenuisant, ce qui appelle une réflexion sur les types de soutien qui pourraient être leur être apportés et sur les coûts qui en résulteraient. L'amélioration de l'information disponible et la meilleure structuration locale des initiatives devraient faire partie des actions à conduire rapidement, à l'échelle du département, sous l'égide de la direction départementale de la cohésion sociale ou de l'antenne de l'agence régionale de santé (ARS).

Les travaux de la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) du ministère des affaires sociales et de la santé mettent en évidence la modification de la proportion de personnes dépendantes susceptibles de recevoir l'aide d'un proche. On prévoit, jusqu'en 2025-2030, un rajeunissement des aidants ; on peut donc penser que, à court terme, l'entourage sera disponible. Mais, à partir de 2030-2040, les générations des baby-boomers arrivant aux âges de la dépendance auront moins de ressources dans leur entourage familial. La démographie entraînera une dégradation du ratio entre le nombre de personnes âgées dépendantes et le nombre d'aidants potentiels, la hausse de l'activité féminine aura des conséquences sur la disponibilité des aidantes potentielles, de même que le recul de l'âge du départ à la retraite.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion