Pouvez-vous nous préciser, monsieur le ministre, les difficultés sur lesquelles ont achoppé les discussions avec l'Iran ? Est-ce le nombre de centrifugeuses ? Ou bien la ratification par l'Iran du protocole additionnel à son accord de garanties avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), qui porte sur les contrôles ? Par ailleurs, il semble que les États-Unis commencent à commercer de nouveau avec l'Iran : ils viennent d'autoriser Boeing à exporter des pièces détachées. Pour notre part, nous nous interdisons de le faire. Or il y a des limites à une telle politique. Le meilleur moyen de faire évoluer le régime, c'est d'ouvrir le pays.
S'agissant de la Syrie, je suis convaincu que Bachar Al-Assad finira par passer la main, alors que l'idéologie islamiste, elle, perdurera. Entre deux maux, il faut savoir choisir le moindre. Les observateurs sur le terrain affirment tous que Bachar est en train de reconquérir Alep.
Pour ce qui est de la Palestine, je rappelle que la France reconnaît non pas les gouvernements, mais les États. Nous aurions d'ailleurs dû reconnaître l'État palestinien depuis longtemps. Ayons la lucidité de faire avancer la paix sur ses deux jambes, c'est-à-dire en s'appuyant sur deux États.
Enfin, je ne comprends pas que la France ne livre pas les Mistral à la Russie ! Nous sommes en train de prendre parti et d'alimenter une crise, alors que nous n'avons pas intérêt à mettre de l'huile sur le feu. La Russie est là pour longtemps. Certes, les Ukrainiens aussi, mais ne nous alignons pas sur les ultra-européens ! Regardons la réalité en face : livrons les Mistral, sans pour autant donner un blanc-seing à la Russie, et convions les parties à Paris pour essayer de trouver une solution diplomatique. Permettez-moi de douter que nous puissions faire pression sur Moscou avec des sanctions. Pour ma part, j'aurais livré les Mistral avec beaucoup d'aplomb !