Intervention de Laurent Fabius

Réunion du 25 novembre 2014 à 18h00
Commission des affaires étrangères

Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères et du développement international :

Non. Lors du dernier sommet de l'OTAN au Pays de Galle, aucun pays, pas même les États-Unis, n'a déclaré qu'il souhaitait voir l'Ukraine rejoindre l'OTAN. Il s'agit d'une question très délicate.

En résumé, nous ne sommes pas du tout d'accord avec l'attitude russe, mais nous ne pouvons pas, pour autant, donner un blanc-seing à la politique ukrainienne. D'autant que nous, Européens, payons la facture économique. Un accord sur le gaz vient certes d'être conclu sous l'égide du commissaire européen chargé de l'énergie, M. Oettinger, mais les Russes viennent d'annoncer qu'ils vont interrompre leurs livraisons de charbon à l'Ukraine. Je ne renvoie pas les deux parties dos à dos, mais faisons très attention. Notre position consiste à dire qu'il faut en revenir aux accords de Minsk, que les deux parties avaient signé, de manière assez inespérée d'ailleurs. Nous avons, bien sûr, des contacts étroits avec les Russes. Vous avez d'ailleurs pu remarquer que la réaction russe à l'annonce du Président de la République concernant le Mistral a été assez modérée à ce stade. Nous essayons non pas de gagner du temps, mais de faire en sorte que le contrat conclu en 2011 puisse être mis en oeuvre. Cependant, dans une situation qui pourrait tourner à l'affrontement total, nous n'allons pas non plus nous comporter comme Ponce Pilate, en ignorant les réalités.

Par ailleurs, ce que vous avez dit les uns et les autres au sujet des sanctions est tout à fait juste : elles touchent durement l'économie russe, mais elles affectent aussi l'Allemagne et la France, notamment dans le domaine agricole.

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