« Ce grand projet d’aménagement devra surtout provoquer un véritable débat national ; il sera examiné, débattu, complété par chacun » : cette phrase, écrite en 1993 par Charles Pasqua et Philippe Séguin, aurait dû inspirer le Gouvernement !
Force est de constater que son nouveau découpage du territoire a fait l’objet d’un débat tronqué, car destiné principalement à certains élus qu’il convenait de ménager. Il en ressort une carte des régions qui manque d’audace, de cohérence, et surtout qui fait abstraction de toute concertation avec les populations concernées. Ce serpent de mer aura provoqué beaucoup de remous pour, in fine, se contenter de sinuer entre jacobinisme et décentralisation illusoire ; de ce fait, il suscitera plus de débordements que de contentements.
Puisque nous en sommes à la dernière tentative pour trouver un équilibre entre des instances multiples, nous vous demandons avec insistance de ne pas abandonner la représentation juste et équilibrée des territoires au sein des conseils régionaux. Il conviendrait également de rassurer des citoyens à l’esprit souvent échauffé par des esprits chagrins qui maudissent la rupture des traditions et la perte des identités. L’exagération n’est certainement pas bonne conseillère ; toutefois, il serait inacceptable que l’Alsace et la Moselle voient leur droit local amputé ou, pire, que celui-ci disparaisse.