La loi « Bichet » fonde la distribution de la presse sur un principe coopératif : solidarité entre les éditeurs, solidarité entre la presse quotidienne et les magazines. Pour renforcer ces solidarités, des tarifs postaux spécifiques et l’application du taux super-réduit de TVA ont été décidés.
Malgré cet environnement favorable, la coopérative Presstalis, qui doit se réformer profondément, court sans cesse après un équilibre que les Messageries lyonnaises de presse, jour après jour, détériorent. Depuis peu se dessine le chemin qui devrait conduire à une certaine solidarité : il passe par l’établissement d’une péréquation entre les deux coopératives, conformément à l’esprit de la loi Bichet. Dès lors, tout ce qui concourra au rapprochement des deux institutions sera salutaire pour la presse.
Je salue également le travail de notre rapporteur, qui vise à assurer une plus grande efficience grâce à une meilleure coordination des instances de régulation.
Madame la ministre, puisque vous venez d’évoquer la question des aides à la presse, je veux saisir cette occasion pour vous poser une question intéressant un éditeur de presse dont chacun s’accorde à reconnaître l’importance de la contribution à une information citoyenne : il s’agit du Monde diplomatique, dont les articles permettent de prendre du recul vis-à-vis du tumulte « affectivo-médiatique ». Vous paraît-il normal que ce mensuel reçoive de la collectivité publique une aide très inférieure à ce que reçoivent certains magazines dont l’intérêt civique est bien plus faible ?
De surcroît, ce même éditeur publie une revue, Manières de voir, qui, pour des raisons de sommaire, ne bénéficie d’aucune aide. Pourtant, l’intérêt de cette publication est incontestable. Quand allez-vous privilégier les publications d’information citoyenne par rapport à celles consacrées aux loisirs ou à la vie des stars ?