Il est nécessaire d’assurer la pérennité de l’AFP, sans quoi les scoops ne viendraient que d’internet, la plupart du temps sans aucune vérification, ouvrant le champ à des manoeuvres de déstabilisation. L’AFP est d’autant plus nécessaire que le nombre d’agences de presse généralistes diminue fortement ; or sans informations vérifiées, il est très difficile de porter sur le monde qui nous entoure un regard distancié et aiguisé.
C’est pourquoi, tout en respectant l’indépendance et l’impartialité de l’AFP, ce texte propose d’élargir la composition de son conseil d’administration afin, selon les termes de l’exposé des motifs, de « diversifier les points de vue qui s’y expriment ». Concrètement, il s’agit de réduire le nombre de représentants des éditeurs de presse et d’intégrer des personnalités qualifiées – je dirais même : des personnalités vraiment qualifiées, car il ne faut pas que le conseil d’administration de l’AFP devienne un terrain réservé pour les grands commis de l’État à la retraite – nommées par le conseil supérieur de l’AFP.
De même, le rallongement de la durée du mandat du président-directeur-général de trois à cinq ans renouvelables est une bonne chose : on ne gère pas de telles institutions dans un temps trop compté. On pourrait appliquer le même raisonnement à d’autres secteurs que la presse : j’ai moi-même défendu ces positions pour l’audiovisuel public. Bien entendu, les nominations au sein d’institutions majeures du paysage culturel français doivent se faire dans la transparence, pour sélectionner le candidat le plus compétent, mais il faut aussi que les mandats soient suffisamment longs pour assurer une bonne gestion du service public.