En 2000, la gauche a mis en place un droit de visite pour les parlementaires dans les lieux de privation de liberté – prisons, locaux de garde à vue, centres de rétention administrative et hôpitaux psychiatriques. Depuis cette date, je m’emploie, comme nombre de mes collègues, à visiter les prisons de ma circonscription – elles sont deux, une maison d’arrêt et un centre de rétention. Ce droit de visite a vraiment fait évoluer la perception qu’a la classe politique de la prison, et c’est bien ainsi.
Par ailleurs, la création du poste de contrôleur général des lieux de privation de liberté, qui publie l’ensemble des avis qu’il émet à la suite de ses visites, participe également une meilleure information, indépendante et objective, de la société sur l’ensemble des lieux d’enfermement.
Mais cela ne suffit pas. La prison, institution républicaine, doit être ouverte aux journalistes. C’est précisément l’objet de cet article que de faire en sorte que, sous certaines conditions qui seront précisées par décret, les journalistes puissent accompagner les parlementaires dans les lieux de détention. Ce sera utile, car la prison demeure encore un lieu mal connu de nos concitoyens, qui fait l’objet de nombreux préjugés souvent éloignés de la réalité – qui vont de la croyance en la totale insalubrité de tout le parc pénitentiaire à la grande illusion d’une prison « quatre étoiles ». Une information objective, fondée sur des faits, contribuera, je l’espère, à la formation d’un regard libre et éclairé sur l’état de nos prisons. Nous aurons alors fait oeuvre utile.