Je m'associe aux louanges pour féliciter nos rapporteurs pour leur travail. De toute évidence, ce rapport ne restera pas sur une étagère. Vous formulez de nombreuses propositions, mais le propos prend un tour subtil et contrasté au sujet de l'inaliénabilité des collections publiques, pour lequel vous ne faites pas de propositions. Quand des oeuvres ne sont pas exposées depuis des décennies, doivent-elles rester dans le patrimoine national ? C'est une vraie question et vous n'y répondez pas. Vous regrettez de n'avoir pu prendre connaissance des recommandations de la Commission scientifique nationale des collections « en matière de déclassement relatif à l'absence ou à la perte d'intérêt public du point de vue de l'histoire, de l'art, de l'archéologie, de la science ou de la technique ». Cette formulation elle-même m'inquiète. Si l'on en vient à considérer qu'une oeuvre ne mérite plus de faire partie du patrimoine national, ne risque-t-on pas d'en dégrader la valeur au moment même où on envisage de la vendre ? Il est urgent de développer un regard économique sur la question, en se gardant d'apposer toute estampille dévalorisante sur notre patrimoine.