Je voudrais revenir sur le point précis de la sélection des investissements et de son lien avec le rétablissement des comptes publics.
Les investissements sont importants, mais ils ne sont pas la panacée : l'histoire récente est là pour nous montrer que des dépenses d'investissement peuvent se solder par un accroissement de la dette et des déficits. De surcroît, les coûts externes – notamment les coûts environnementaux ou sociaux – sont rarement pris en compte. Les coûts de maintenance, d'entretien d'un bâtiment, par exemple, peuvent également se révéler très importants.
Il est donc d'autant plus important de bien choisir les investissements que nous réalisons, et je voudrais plaider pour que la priorité soit accordée aux investissements dans la transition énergétique, qui sont sans doute les seuls dont le temps de retour est connu, et sans doute les seuls également à entraîner des baisses de dépenses, notamment sur la facture énergétique. C'est d'autant plus important lorsqu'il s'agit de bâtiments publics, et donc de dépenses publiques : les investissements qui permettent d'économiser de l'énergie ou d'utiliser des énergies renouvelables contribuent à l'amélioration de la situation de nos finances publiques.
Le problème, c'est que nous aimons bien les grands travaux, les grandes infrastructures, qui coûtent des milliards et qui mettent en valeur ceux qui les ont décidés ; nous savons moins bien, nous aimons beaucoup moins financer des millions de petits travaux, infiniment moins valorisants. C'est pourtant l'enjeu essentiel. De plus, comme ce sont des travaux qui entraînent des économies, on peut en réaliser plus encore...
Je suis pour ma part opposé à l'idée de ne pas prendre en considération les investissements publics dans les déficits. Que l'on se donne plus de marge, soit ; mais les mettre sous le tapis pour les voir surgir à nouveau dans quelques années ne me paraît pas une bonne solution.