Je me réjouis moi aussi de l'organisation de cette audition, alors que la déflation nous menace.
Le plan présenté par la Commission ne représente, M. Duval l'a rappelé, qu'une part extrêmement faible du PIB de la zone euro : c'est un premier pas insuffisant, mais encourageant, puisque le levier de l'investissement était presque oublié, et aussi parce que le plan est orienté vers le numérique, la transition énergétique, la recherche.
Des questions continuent de se poser, sur le montant global bien sûr, mais aussi sur la part des ressources publiques mobilisées, sur le redéploiement éventuel de certains crédits, sur la gouvernance... On envisage de ne pas prendre en compte dans le calcul des déficits certains investissements publics : cela prouve, je le souligne, que c'est possible, comme nous sommes quelques-uns à le dire depuis une quinzaine d'années.
Le plan Juncker et la nouvelle politique de la BCE semblent montrer une amorce de réorientation de l'Union – ce que souhaitent les peuples. Cette stratégie européenne doit être menée en coordination avec les différentes stratégies nationales, car les États membres n'étant pas tous dans la même situation, ils ont besoin de mener des politiques différentes : certains ont besoin de relancer leur demande intérieure et l'investissement, d'autres – comme la France – doivent réduire leurs déficits, budgétaire et commercial tout à la fois. Il nous faut pour cela une stratégie globale de compétitivité, qui n'agisse pas seulement sur les prix mais aussi sur la montée en gamme, sur la formation... Comment articuler ces stratégies, à chaque échelle ?
Les seules règles communes évoquées par la Commission sont celles qui concernent le déficit budgétaire. D'autres existent pourtant, notamment en cas d'excédent extérieur excessif. J'aimerais entendre nos deux invités sur ce point.