Les événements de Hong Kong sont presque un épiphénomène par rapport à la masse chinoise. Quel peut être l'impact de ce mouvement a priori sympathique ? Peut-il déteindre, voire faire évoluer le régime ? N'oublions pas que le gouvernement de Pékin a toujours en tête la théorie du chaos : sa grande crainte est que la Chine rechute brutalement après une phase d'ascension. D'où les risques de raidissement.
Par ailleurs, nous avons affaire à un capitalisme d'État. J'ai fait plusieurs missions en Chine, à vingt ans de distance. Lorsque nous négociions l'accord de protection des investissements, les Chinois maniaient la langue de bois la plus pure. Désormais, vingt ans plus tard, ils sont très fiers de pouvoir parler d'économie, et jamais de politique. La Chine peut-elle être atteinte, comme l'ont été parfois les États-Unis, du syndrome de l'hubris ?