Intervention de Thierry Benoit

Séance en hémicycle du 13 janvier 2015 à 21h30
Questions à la ministre des affaires sociales de la santé et des droits des femmes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThierry Benoit :

Madame la ministre, je vais vous poser une question simple, qui ne devrait a priori pas exiger que vous recouriez à vos notes. Je souhaite connaître l’intention du Gouvernement concernant l’offre de soins et la présence de médecins dans les territoires qui en sont dépourvus.

En cette époque de mesures incitatives visant à encourager les médecins à s’installer dans les territoires dépourvus et peu denses, ruraux ou urbains, je souhaite savoir si le Gouvernement compte poser des exigences, voire faire preuve d’autorité, dans deux cadres.

Tout d’abord, la formation des internes. Je souhaite savoir si le Gouvernement compte inciter les étudiants en médecine, qui sont des jeunes plutôt sympas, à faire connaissance, dans le cadre de leur formation, avec les zones peu denses et dépourvues de médecins en y effectuant des stages obligatoires.

Ensuite, dans le cadre du conventionnement des médecins, l’État doit veiller à l’installation de manière équitable et juste sur le territoire national. Ne devrait-il pas dès lors conditionner ce conventionnement à un passage obligatoire d’exercice de la médecine dans des territoires dépourvus de médecins ? Ne pourrait-on pas expliquer à un jeune médecin qu’il s’agit d’un donnant-donnant – les études de nos internes sont financées par la puissance publique, et c’est d’ailleurs naturel : nous tenons à soutenir nos médecins –, et faire preuve d’autorité en exigeant qu’il exerce pendant deux ou trois ans la médecine dans des territoires qui ont besoin de médecins ?

Les médecins sont tentés d’aller exercer dans les grandes villes – Nice, Cannes, Paris… – ; mais en Lozère, dans l’Aveyron, dans le centre de la Bretagne – ou même dans la région des Marches de Bretagne, que ce soit à Fougères ou à Vitré, chère collègue Isabelle Le Callennec –, des territoires sont dépourvus de médecins, nous en connaissons tous. Je suis certain que si de jeunes médecins étaient placés au contact de tels territoires, ils en concevraient un amour de ces territoires et de leurs populations. Ainsi, en posant certaines exigences et en faisant preuve d’un peu d’autorité, après les mesures incitatives en vigueur actuellement, nous pourrions peut-être encourager l’exercice de la médecine dans les territoires dépourvus.

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