Intervention de Michel Françaix

Séance en hémicycle du 14 janvier 2015 à 15h00
Questions au gouvernement — Aides à la presse

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Françaix :

Madame la ministre de la culture, la barbarie n’a pas de visage, n’a pas de conscience, n’a pas d’âge. Aujourd’hui, la France se rappelle l’importance, l’absolue nécessité vitale de la liberté, elle se rappelle le besoin existentiel de pouvoir s’exprimer. Aujourd’hui, la France se rassemble pour hurler son refus que quelques fous puissent réduire un peuple à la peur et au silence. Aujourd’hui, la France se surprend à un sursaut d’orgueil pour être unie, parce qu’ensemble on est un peuple fort.

Il n’y a pas de pire dictature que celle qui rampe, nous impose des clichés, un modèle unique, un format de pensée. Mais nous voici dans les jours d’après. La barbarie profite de la mollesse de nos esprits, de nos failles éducatives et culturelles, de nos peurs de l’autre. La liberté, les libertés ont besoin de recul, d’analyse, de culture, de partage. Attenter à cette richesse, c’est appauvrir la République.

La presse est l’un des piliers d’une démocratie forte et fière. Les aides à la presse sont une spécificité française pour garantir liberté et pluralisme. Les trois millions de ventes, aujourd’hui, de Charlie Hebdo, sont une réponse forte à l’émotion de tout un peuple. Vous venez de confirmer à Mme Marie-George Buffet qu’une aide spécifique pourrait sans doute être trouvée et attribuée à Charlie Hebdo, mais pensons, madame la ministre, aux jours d’après. Nous avons plus que jamais l’ardente obligation de faire vivre Charlie Hebdo mais aussi de contribuer au développement de la presse citoyenne à but non lucratif. Madame la ministre, je sais que vous vous y employez, et vous nous trouverez à vos côtés dans ce juste combat.

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