Au lendemain d’un jour particulier dans l’histoire de notre assemblée, je souhaiterais dire que la France des outre-mer s’est elle aussi rassemblée le 11 janvier, partout où elle vit, pour communier par la pensée, par l’esprit et par le coeur avec des millions d’autres Français, pour dire son indignation et son horreur face à la barbarie, pour dire sa peine à l’égard des familles dont l’un des membres a été fauché par la haine, pour dire, enfin, son attachement indéfectible à la liberté, à la laïcité et aux valeurs républicaines.
Madame la ministre des outre-mer, le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie est démissionnaire depuis maintenant cinq semaines et, conformément à la loi, son rôle se limite à l’expédition des affaires courantes. Le 31 décembre dernier, un nouveau gouvernement a été élu par le congrès de Nouvelle-Calédonie. Ce gouvernement légal et légitime n’a pu entrer en fonction du fait de l’absence de majorité absolue permettant l’élection de son président. Une paralysie des institutions en résulte ; elle ne peut perdurer, d’autant plus qu’un parti politique en est à l’origine.
Elle ne peut perdurer, d’abord, parce qu’il faut respecter la volonté exprimée par les Calédoniens lors des dernières élections provinciales qui ont fait de Calédonie ensemble la première formation politique de Nouvelle-Calédonie. Respecter le suffrage universel, c’est le premier des principes républicains. Elle ne peut perdurer, ensuite, parce que des réformes économiques et sociales importantes doivent être menées et que seul un exécutif de plein exercice peut les conduire. Elle ne peut perdurer, enfin, parce qu’en aucune manière un exécutif qui expédie les affaires courantes ne peut véritablement gouverner un pays.
Madame la ministre, quelles initiatives pouvez-vous prendre ?