Intervention de Axelle Lemaire

Séance en hémicycle du 14 janvier 2015 à 15h00
Débat d'orientation pour la stratégie numérique de la france — Questions

Axelle Lemaire, secrétaire d’état chargée du numérique :

Monsieur le député, vous suggérez que les technologies alternatives peuvent être une réponse à la nécessité de déployer internet sur tout le territoire. Je crois que la fibre optique, plus que jamais, a un avenir dans notre pays. Il ne s’agit pas là d’une doctrine, qui s’imposerait au détriment d’autres technologies ; la fibre optique est aujourd’hui la technologie qui offre, outre un débit illimité, la meilleure qualité et qui prépare à la société et à l’économie de la donnée, la « data ».

C’est la raison pour laquelle l’État s’est engagé financièrement, à hauteur de plus de 3 milliards d’euros, aux côtés des collectivités locales, pour déployer des réseaux fixes de nouvelle génération sur l’ensemble du territoire.

Le projet auquel vous faites référence est surtout destiné à offrir une connectivité dans des endroits où les réseaux fixes sont simplement inexistants, en Afrique ou dans les zones insulaires. Ce projet est au stade de l’expérimentation et en aucune façon généralisable pour le moment.

En France, la question est plutôt celle du recours au très haut débit mobile ; l’on parle de plus en plus de la convergence des réseaux fixes et mobiles autour de la 4G. La technologie que vous avez évoquée peut effectivement, comme la montée en débit sur le réseau cuivre, apporter un complément ou une solution intermédiaire, mais elle ne peut se substituer à la fibre, qui reste la technologie pérenne.

Il ne s’agit pas pour autant d’exclure les technologies alternatives. Je pense notamment au plan « Écoles connectées », qui vise à connecter quelque 16 000 établissements scolaires, souvent situés dans les territoires les plus ruraux. Il est mis en application depuis cette rentrée pour la moitié de ces établissements et sera définitif à compter de la rentrée scolaire prochaine. Aujourd’hui, pour une école, ne pas avoir internet signifie non seulement que l’enseignant ne peut pas utiliser des outils numériques pour sa pédagogie et que les élèves se voient pénalisés, mais aussi, de façon plus prosaïque, que le directeur ne peut envoyer un e-mail au recteur d’académie pour assurer la gestion logistique de son école.

Face à l’urgence d’assurer cette égalité entre les établissements scolaires, nous avons fait la promotion de technologies satellitaires et encouragé les établissements scolaires à se tourner vers des fournisseurs de technologies d’accès par satellite.

Vous avez évoqué la question des usages. L’inclusion et la diffusion des usages font partie de la politique du Gouvernement, notamment par des lieux, qui, au côté des espaces publics numériques, se sont diversifiés : tiers lieux, lieux de médiation numérique, fab labs, lieux de travail partagés. Il s’agit de les mettre en réseau. Au coeur de ce travail, les médiateurs numériques, incontournables, qui peuvent notamment faire venir aux technologies numériques les personnes âgées – vous parliez d’un phénomène générationnel, qui ne se constate pas partout et tout le temps – qui n’ont pas pu découvrir ou avoir accès aux technologies numériques.

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