Monsieur François-Michel Lambert, vous soulevez la question de l’articulation entre l’enjeu prioritaire qu’est la transition écologique et celui de l’économie numérique. Ces deux enjeux sont intrinsèquement liés, et le Premier ministre les associe très souvent quand il évoque le sujet. Vous avez raison : les outils numériques offrent des possibilités nouvelles et très concrètes de relever les défis énergétiques ainsi que les défis dans le domaine des transports et dans celui du développement durable.
Tout d’abord, le numérique peut apporter sa contribution à travers une meilleure utilisation des données. Les acteurs économiques, qu’ils soient entreprises ou individus, peuvent ainsi optimiser leur usage des ressources naturelles, donc réduire leur impact environnemental grâce à de meilleures stratégies de transport de marchandises ou de personnes et grâce à une meilleure adaptation de la production à la consommation énergétique. Je donnerai seulement un exemple : les outils numériques peuvent permettre, grâce au big data, à l’analyse des méga-données et à la géolocalisation, de réduire la consommation de carburant en suivant l’évolution du volume des réservoirs dans les bateaux de marchandises. Je l’ai moi-même constaté quand j’ai visité le port de Marseille. Il s’agit donc d’accompagner toutes les innovations dans la greentech susceptibles d’aider, par la transition numérique, à la transition écologique.
Vous avez également évoqué l’économie collaborative, c’est-à-dire la mise en relation entre offreur et utilisateur de services. Le numérique peut, là aussi, soutenir ainsi le développement de l’économie dite circulaire. Il peut ainsi s’agir de consommation collaborative. je citerai un exemple : le partage d’outils, notamment de perceuses, réutilisés via la revente, à travers un site désormais connu de l’ensemble des Français, le boncoin.fr. Je pense aussi au recyclage : il existe ainsi un projet pilote dans le Bordelais pour alerter les riverains du meilleur moment pour déposer leurs déchets dans les différentes déchetteries de la région.
Il faut soutenir toutes ces évolutions, dans un cadre qui respecte les conditions de concurrence et de transparence légalement obligatoires, notamment en développant la confiance des utilisateurs des plates-formes économiques du partage.
Je rappelle que Paris accueillera, à la fin de cette année, la conférence sur le climat, dite COP 21, et mon ministère travaillera étroitement, aux côtés de celui de l’écologie, sous l’impulsion de Ségolène Royal, afin que les greentechs, notamment l’éco-sytème des start-ups, contribuent à atteindre l’objectif de la transition écologique qui s’impose désormais à tous.