Il ne faut pas tout attendre de la BPI, car ses fonds propres ne sont rien au regard de la capitalisation boursière de l'ensemble des banques. Soyons aussi exigeants avec elles, dans la loi de régulation bancaire, et demandons-leur de se repositionner dans le financement de l'économie.
Ma question porte sur le financement de l'innovation ou, plutôt, des innovations. Je ne suis pas inquiet pour l'innovation incrémentale : les systèmes actuels – CDC Innovation, Oséo – répondent aux besoins, et la BPI devrait continuer de le faire. Mais il est un deuxième type d'innovations, où se concentrent les principaux enjeux industriels des années à venir : l'innovation de rupture technologique ou l'innovation à risque. Pour l'instant, la France parvient à créer des entreprises et à les faire grossir, mais, dès qu'elles ont besoin de 40 ou 50 millions d'euros – par exemple pour entreprendre des essais sur l'homme dans les biotechnologies –, elles ne trouvent plus de financements. Elles risquent alors d'être rachetées par des entreprises étrangères. La BPI peut-elle bâtir un outil partenarial pour répondre à ce type de préoccupations ou faut-il s'y prendre autrement ?