Intervention de Kader Arif

Réunion du 3 octobre 2012 à 16h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Kader Arif, ministre délégué auprès du ministre de la défense, chargé des anciens combattants :

On réglera les questions de mémoire, qui sont complexes – on peut parfois se demander, à écouter certains, si la guerre d'Algérie ne vient pas de se terminer… –, le jour où l'on saura les regarder sans repentance et avec transparence et responsabilité. Si, par exemple, la mémoire des États-Unis est parfois conflictuelle, ils osent créer les conditions du débat public et, sur cette base, définir une politique déterminée.

Je suis un peu inquiet du délitement de l'idée républicaine d'appartenance à la nation : on n'appartient à celle-ci que si l'on appartient à la mémoire collective, qui doit être renforcée, notamment vis-à-vis des jeunes.

On ne pourra supprimer les dates commémoratives existantes : le précédent Président de la République souhaitait un Memorial Day à l'américaine, et on a maintenu et le 11 novembre et les autres dates ! Celle du 27 mai relative au Conseil national de la Résistance (CNR) me paraît par exemple importante. Nous verrons le 11 novembre prochain comment s'appliquera la loi du 28 février 2012.

Pour ce devoir de mémoire, nous devons étroitement travailler avec le monde de l'éducation et les associations, qui prennent beaucoup d'initiatives. Nous devons aussi avoir des débats libres et donner toute leur place à des commémorations comme le centenaire de la guerre de 14-18, qui va nous mobiliser pendant cinq ans. Le travail ne fait que commencer.

Madame Poumirol, si le service militaire était en effet un véritable creuset républicain, permettant à chacun de découvrir son propre pays, nous souhaitons renforcer la JDC, que certains voulaient voir disparaître, et la prolonger. 750 000 jeunes filles et garçons y sont présents : il pourrait être utile d'y faire un bilan de santé publique et d'y conforter le lien avec l'armée ; elle peut aussi servir à d'autres fins, comme passer le permis de conduire ou s'inscrire à l'université. Si la situation budgétaire de notre pays s'améliore, il faudra réfléchir à un service civique obligatoire et mixte, car il serait important pour nos jeunes de servir leur pays avant d'entrer dans une vie professionnelle.

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