Monsieur le président, madame le secrétaire d’État, monsieur le rapporteur, chers collègues, l’Azerbaïdjan est un pays profondément attaché à son indépendance et cette particularité le relie très évidemment à la France. Il faut avoir beaucoup de courage et de volonté pour être indépendant quand on a pour voisin, au nord, la Russie et, au sud, l’Iran. C’est une première raison d’entretenir les meilleurs rapports possibles avec l’Azerbaïdjan.
La deuxième raison, que nous avons peu évoquée jusqu’à maintenant, c’est son extraordinaire laïcité. Par les temps qui courent, elle est essentielle. Ce pays compte 70 % de musulmans chiites, 20 % de musulmans sunnites et environ 10 % de chrétiens orthodoxes, de juifs, de catholiques et de protestants. Jamais il n’y a eu le moindre affrontement entre ces différentes religions au sein de l’Azerbaïdjan. Les juifs d’Azerbaïdjan, qui sont sur ce territoire depuis 2 500 ans, vous diront qu’il n’y a jamais eu le moindre acte ni même la moindre pensée antisémite à leur égard. Le pays est un symbole de laïcité qui mérite d’être cité dans ces temps terribles que nous traversons.
Il existe en France une demande de coopération, qui est également très forte en Azerbaïdjan. Elle se manifeste à travers toutes les actions, culturelles notamment, menées par l’ambassade d’Azerbaïdjan en France, laquelle développe aussi d’importantes coopérations décentralisées avec de nombreuses communes de France. C’est une manière de coopération propice au développement de la démocratie.
J’entendais tout à l’heure certains de nos collègues dire que la démocratie est insuffisante en Azerbaïdjan. Certes, il reste des progrès à accomplir, mais il ne faut pas exagérer non plus. Je rappelle que ce pays a donné le droit de vote aux femmes en 1918, soit un quart de siècle avant nous. Il est membre du Conseil de l’Europe depuis 2001. Il a présidé le Conseil des ministres du Conseil de l’Europe en 2014. Il a déjà réalisé des progrès importants en matière démocratique. Ne soyons pas trop donneurs de leçons. Il nous a fallu pratiquement un siècle pour stabiliser notre démocratie en France, de 1789 à 1880 ; or, l’indépendance de l’Azerbaïdjan ne date que de 1991.
On leur reproche également le conflit du Haut-Karabagh. Mais, là encore, ne nous laissons pas trop abuser par certaines manipulations. Certes, ce conflit qui concerne l’Arménie et l’Azerbaïdjan est tragique et dure depuis trop longtemps, mais il ne faut pas oublier que le Haut-Karabagh représente 20 % du territoire azerbaïdjanais et qu’il est actuellement occupé – c’est l’ONU elle-même qui le dit – par l’Arménie. Cela s’est traduit par la fuite de 900 000 réfugiés hors de ce territoire vers d’autres zones de l’Azerbaïdjan. On ne le dit pas suffisamment.
Il faut trouver une solution et c’est en cela, comme vous l’avez dit à juste titre tout à l’heure, madame le secrétaire d’État, que la France a un rôle majeur à jouer. Notre pays copréside le groupe de Minsk avec les États-Unis et la Russie et nous avons à plusieurs reprises, et récemment encore, à l’occasion de la rencontre entre le Président de la République, le président arménien et le président azerbaïdjanais, suscité toutes les tentatives nécessaires pour faire avancer les choses. Je souhaite vivement que nous poursuivions en ce sens et que nous parvenions à une solution pacifique et juste pour le conflit du Haut-Karabagh. Il serait particulièrement heureux que la France en soit l’auteur.
Voilà, chers collègues, autant de raisons de voter à l’unanimité, je l’espère, ce projet de loi qui se fonde sur l’excellent rapport de notre collègue Thierry Mariani. Il va dans le bon sens et montre que la France et l’Azerbaïdjan sont des partenaires et des amis loyaux et fidèles.